L’Atelier

Faire vivre nos silhouettes urbaines

Ligne d’horizon dessinée par la géographie et la structure d’ensemble de la ville, la silhouette urbaine donne une forme reconnaissable à la ville depuis le lointain. Fruit d’un processus de stratification inscrit dans le temps long, elle offre à lire au premier coup d’œil la géographie du territoire dans lequel elle s’enracine, les limites de la ville qu’elle esquisse, et les formes naturelles et bâties héritées qui la composent. Marqueur de l’identité de la ville pour ses habitants, la silhouette urbaine est une substance vivante sensible aux aléas et au temps qui évolue dans un périmètre circonscrit et constant.

Présentation de l'équipe

Depuis plusieurs décennies, les silhouettes urbaines sont menacées par une fabrique de la ville oscillant entre extension urbaine sans limite et renouvellement urbain selon le principe de démolition-reconstruction aussi appelé “tabula rasa”. Ces dogmes de l’urbanisme contemporain ont conduit à l’émergence d’une ville infinie et générique qui annihile les spécificités du territoire. En faisant fi des patrimoines ordinaires hérités et brouillant les contours de la ville, elles altèrent durablement les silhouettes urbaines et, par la même occasion, les identités et le sentiment d’appartenance des habitants à leur territoire.

Revendiquer une hétérogénéité

Nous revendiquons une pratique sur des territoires hétérogènes à toutes les phases de vie du projet, des études stratégiques à la mise en œuvre opérationnelle du projet architectural, avec pour dénominateur commun un autre mode de faire la ville : régénérer les silhouettes urbaines par les vivants. Dès lors, nous inversons le regard sur la façon dont se produit la ville pour :

  • Ancrer la ville et l’architecture dans sa géographie et son milieu naturel;
  • Composer avec les forces en présence pour réactiver et révéler l’esprit des lieux en valorisant le déjà-là;
  • Mettre les habitants et les usages au cœur de la conception et créer de nouveaux récits territoriaux.

Nous sommes convaincus que la régénération de l’urbain ne doit plus seulement se faire par la définition d’outils pour calculer, quantifier et planifier, mais dans la mise en œuvre d’un cadre conceptuel où le projet de territoire et les architectures créées sont conçus comme une narration qui tisse le lien entre passé et avenir.

Régénérer par les vivants

Dans cette logique, au sein de l’Atelier nous développons un savoir-faire spécifique de réactivation des tissus urbains et des architectures qui les composent. Transformant le déjà-là en opportunité projectuelle, nous plaçons au cœur du processus de conception ce qui pré-existe sur le site et à proximité : les différentes formes de vies, les traces, les délaissés, les héritages matériels et immatériels, les interdépendances (…) .
Dès lors, le processus de conception est inversé, c’est l’inventaire des ressources présentes qui dessine les contours du projet et requestionne le programme initialement conçu.

Ce travail fin de couture nécessite de s’affranchir d’une approche standardisée qui ne peut s’appliquer dans la ville déjà construite présentant des situations singulières.

Ce mode de faire plus complexe, plus technique, soumis aux aléas, nous impose de développer des méthodes spécifiques : l’agilité et l’adaptabilité nécessaire à la réalisation d’un travail au cas par cas, l’arpentage et l’observation fine du site et de son environnement, la compréhension des strates qui composent sa silhouette, l’approche multiscalaire et multi-temporelle, l’inventorisation minutieuse de ce qui est déjà là afin d’évaluer pour chaque situation les possibilités réelles.

Ce processus de régénération des silhouettes urbaines nécessite de dépasser des clivages en conciliant la diversité des :

  • Temporalités : prendre le temps de réfléchir à une nouvelle trajectoire, d’inventer, d’expérimenter. Et dans un même temps, concilier ce temps long avec l’urgence d’enclencher le processus de transformation, d’engager les citoyens, de les rendre actifs.
  • Échelles : définir une vision stratégique globale en inscrivant le territoire étudié dans son territoire élargi, planifier la trajectoire souhaitée et anticiper des scénarios possibles en fonction des aléas anticipables. Et en parallèle définir des actions ciblées à l’échelle de la parcelle et du bâti.
  • Territoires : dépasser les oppositions entre villes et campagnes, métropoles et villes moyennes. Réconcilier les territoires en affirmant leurs diversités et leurs complémentarités pour construire collectivement des réponses à la hauteur des enjeux liés aux changements climatiques.

L’équipe

Barbara TEISSERENC
Architecte Urbaniste Associée HMONP

– DE HMONP, ENSA de Paris-Val-de-Seine
– Master II géopolitique locale, Institut Français de Géopolitique
– Master II Biodiversité, Écologie et Évolution, Muséum National d’Histoire Naturelle

Consciente que la crise sociale et climatique que nous traversons accélère la nécessité d’inverser le regard sur notre manière de concevoir notre cadre de vie, elle se forme au sein du Muséum National d’Histoire Naturelle pour intégrer plus en amont les processus écologiques et biodiversitaires dans la conception du projet.

Elle revendique une approche sensible de la conception architecturale et urbaine basée sur une analyse perceptive. Cette approche essentielle conduit à analyser le patrimoine bâti et vivant dont la mise en valeur est nécessaire à la révélation de l’atmosphère spécifique d’un lieu. Axée sur les leviers de développement local et le potentiel de chaque territoire de projet elle expérimente de nouvelles pratiques en faveur de la transition écologique.

Olivier RENARD
Architecte Associé HMONP

– DE HMONP, ENSA de Paris-Val-de-Seine
– DU Construire Eco-responsable, Université Gustave Eiffel

Après plusieurs années d’expérience en tant que chef de projet qui l’ont amené à coordonner l’ensemble des phases de conception et de réalisation d’un projet de construction, il a acquis une grande compétence dans le domaine de la maîtrise d’oeuvre tant sur le plan technique que sur le plan administratif, réglementaire et juridique.

Ses différentes expériences lui ont permis d’acquérir toutes les qualités requises pour orchestrer les différentes études liées aux problématiques de mise en œuvre qualitative de projets de construction complexes.

Pierre TRAISNEL,
Architecte Urbaniste Associé

– DE HMONP, ENSA de Paris-Val-De-Seine
– Master Urbanisme, Sciences Po Paris
– DU Programmation Architecturale, Urbaine et Génie Urbain, ENSA Paris la Villette – EIVP

Diplômé du Cycle d’Urbanisme de Sciences Po Paris, il poursuit son parcours professionnel comme chef de projets au sein d’agences de conseil spécialisées en stratégies urbaines (Une Fabrique de la Ville ; CITY Linked) avant d’intégrer l’Atelier Silhouette Urbaine. Il poursuit son parcours avec l’obtention en 2023 d’un diplôme en programmation urbaine et architecturale.

Ces expériences préalables lui permettent d’intervenir à différentes échelles, depuis l’élaboration de stratégies territoriales à la définition de projets urbains aux côtés des collectivités et des acteurs privés de l’aménagement et de l’immobilier. Il accompagne des collectivités (villes, intercommunalités) et des Établissements Publics Fonciers pour mener des études de revitalisation de centre-bourg et des études pré-opérationnelles de requalification de friches ou de renouvellement urbain en cœur de ville.

Solène HARTMANN
Architecte DE

– DE, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais

Durant ses études, elle participe à des studios et workshops qui expérimentent des méthodes alternatives de conception au plus proche des usagers, notamment via le biais de permanences architecturales, de chantiers participatifs et de partenariats avec des associations locales. Son approche du projet s’appuie sur une analyse sensible et s’inscrit dans le déjà là; dans des pratiques, vies humaines et non humaines existantes, et dans une démarche durable inscrite dans le territoire.

Louise HAMDAÏ
Apprentie Architecte

– Cycle formation initiale (cursus en cinq ans), IEP de Sciences Po Rennes
– Master II Stratégies innovantes des territoires urbains (INSITU), IEP Sciences Po Rennes (campus des transitions à Caen)
– Master 1, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val-De-Seine

Diplômée cursus en urbanisme de l’IEP de Sciences Po Rennes, Louise a voulu monter en compétence sur le plan opérationnel et a décidé d’intégrer une école d’architecture en début de cursus (année II de licence) à l’issue de sa formation de sciencepiste.

Actuellement en Master I en alternance à l’ENSAPVS, elle s’emploie à faire dialoguer la pluridisciplinarité de son parcours au service des projets menés à l’agence.

Cette possibilité de faire se rencontrer les échelles et de dépasser les clivages disciplinaires constitue, à son sens, tout l’intérêt et toute la complexité de l’exercice architectural.